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 » Le Coran n’est pas coupable de l’Islam, mais l’Islam n’est pas innocent du Coran !  »

Notre démarche suppose une prise de conscience préalable : l’Islam n’est pas nécessairement le reflet du Coran, et inversement. Établir de manière nette la différence entre le Coran,[1] Message de Dieu adressé aux hommes, et l’Islam, religion des hommes adressée à Dieu, est fondamental quant à la compréhension littérale du texte coranique. En effet, Coran et Islam sont en permanence confondus, le Message coranique étant de la sorte assimilé au discours de l’Islam. Cette confusion ne permet pas de prendre conscience de la spécificité du propos coranique et des différences qu’il présente d’avec les points de vue développés par l’Islam. Cette superposition des interprétations et positions propres à l’Islam sur le texte coranique et à son détriment explique que nous ne lisons le Coran qu’avec les yeux de l’Islam. Ce distinguo premier est la clef essentielle permettant à ceux qui le désirent de lire directement le Coran avec leurs yeux – n’est-ce point à chacun d’entre nous que le Coran s’adresse ?! Il ne s’agit donc pas d’opposer le Coran à l’Islam, mais de parvenir à l’écoute du Coran au delà du bruit de fond généré par la puissance des postulats islamiques et de comprendre le propos coranique en dépassant la trame de sens imposée à nos esprits par l’Islam, ceci que l’on soit musulman ou pas.

 

• L’Islam et le Coran : le cercle herméneutique islamique

De fait, maints versets du Coran sont au nom de l’Islam impliqués en de mortifères polémiques et nombre de musulmans comme de non-musulmans s’interrogent alors sur les liens réels entre le Coran et l’Islam ; plus que jamais l’on doit se demander ce que dit vraiment le Coran. Or, tel est notre paradigme, contrairement aux apparences, à nos certitudes conscientes et inconscientes, lorsque nous lisons et comprenons le Coran nous ne le faisons donc qu’au travers de la grille de lecture que l’Islam a surimposée et imposée au texte coranique. Ce phénomène n’a rien de particulier en soi, il a trait à l’herméneutique, c’est-à-dire aux mécanismes à l’œuvre lorsque nous lisons et comprenons un texte. Nous allons donc envisager présentement les éléments expliquant l’influence de l’Islam sur notre compréhension du Coran et justifiant la différence prévisible entre le message du Coran et celui de l’Islam.[2]

Tout se passe donc comme si le Coran, pourtant supposé être la source de l’Islam, ne faisait sens que par son produit dérivé : l’Islam. Ce n’est point alors le Coran qui nous instruit quant à l’Islam, mais l’Islam qui informe le sens du Coran. Démarche qui en soi ne permet pas de comprendre le Coran par lui-même et tel qu’en lui-même : al–qur’ân bi-l–qur’ân. Cette inversion de lecture génère la boucle herméneutique dite islamique : le Coran ne fait sens que par l’Islam et, conséquemment, l’Islam fait alors sens par le Coran. Il est ainsi créé une confusion ne permettant pas de faire la part entre ce que dit vraiment le Coran par lui-même et ce que l’Islam dit du Coran. Aussi, puisque l’Islam s’avère être une interprétation du texte coranique, l’accès direct au sens réel du Coran est par là même verrouillé. De par cette circularité, l’Islam apparaît légitimé par le Coran et le Coran semble avoir dicté l’Islam. Or, nous allons y revenir, l’histoire de la genèse de l’Islam en tant que religion montre clairement que Coran et Islam ne sont pas synchrones, le Coran précède l’Islam. De même, les trop nombreuses différences et divergences de sens entre ces deux corpus remettent en cause l’évidence de leur adéquation affirmée à laquelle nous croyons du fait d’une illusion de sens ou illusion herméneutique.

La question centrale est alors la suivante : comment rompre le cercle herméneutique qui nous est ainsi imposé par l’Islam, comment accéder au sens du Coran directement sans l’intermédiaire de l’Islam ? Tel est l’objectif de notre méthodologie dite Analyse littérale du Coran : dénouer le cercle herméneutique Coran–Islam–Coran et permettre ainsi une lecture directe du Coran.

 

• Révélation et Religion : la construction herméneutique

En l’article intitulé La Sunna selon le Coran et en Islam, fonction et mission du Messager, nous montrons que selon le Coran tous les prophètes de Dieu, y compris Muhammad, ne sont que Ses messagers et n’ont aucune autre fonction. Tout particulièrement, ils ne sont pas chargés de donner un enseignement complémentaire afin d’instituer une religion qui leur serait propre. Ceci implique que les religions s’écrivent postérieurement aux prophètes et aux révélations qui en ont été les promoteurs, elles sont toutes le fruit de l’Histoire et de la réflexion humaine, et leur histoire le prouve. Les religions – du moins celles qui sont réellement en lien avec un vrai prophète transmetteur d’une véritable révélation – sont conçues à partir de la (re)révélation de l’unique message monothéiste de Dieu et de l’éthique intemporelle et universelle qu’Il y délivre. Cette révélation, toujours oro-scripturaire, c’est-à-dire délivrée oralement par un prophète et mise en écrit par les hommes, représente un point d’impact du divin au sein de notre réalité. À partir de cette irruption immanente, les générations qui se fédéreront autour de cet évènement initial fondateur vont développer progressivement de nombreuses formes religieuses, comme autant de cercles concentriques tous inscrits à une même origine. Plus encore, toutes les religions doivent ainsi être considérées comme concentriques à un seul et même point : la Révélation monothéiste.

Selon cette conception coranique du fait religieux, toutes les variantes d’islam ayant existé et existant encore sont autant d’expressions impulsées par la révélation du Coran faite à Muhammad. Ces islams sont donc intrinsèquement équivalents et ce n’est que l’histoire, le pouvoir, qui fera que certaines variantes vont disparaître et que d’autres vont parvenir au statut d’orthodoxie ou, par contrecoup, d’hétérodoxie. De toute évidence, la genèse de l’Islam s’inscrit en un tel processus historique, cursus malgré tout bien documenté. Ceci est directement confirmé par le fait que l’Islam est composé d’un ensemble de formes religieuses, de tendances et d’Écoles, islams pluriels, desquels suite à leur constitution définitive, ont émergé vers le IVe siècle de l’Hégire le sunnisme et le shiisme notamment, eux-mêmes connaissant de nombreuses et fluctuantes variations. L’Islam n’est donc ni une entité unique ni un produit stable ou pur. Dans sa globalité, il a évolué et continue encore à le faire comme le montre  par exemple l’inflation contemporaine de fatwas sur les concepts non-coraniques.[3]

En d’autres termes, la Révélation est la part de Dieu, et la religion, la part des hommes. Ceci explique aussi que les religions monothéistes sont équivalentes en valeur quand bien même elles diffèrent en modalités et expressions. La Révélation, les révélations, n’a pas pour fonction de dicter des religions, mais d’insuffler un souffle nouveau, quoique toujours identique, le souffle monothéiste, par essence intemporel, afin que les fils du temps eux-mêmes puissent construire les religions qui leur conviennent le mieux en fonction de leurs époques, civilisations et sensibilités. S’explique ainsi le rapport entre l’Unicité divine et la pluralité religieuse, reflet de la pluralité humaine.[4] Nous en déduisons à nouveau qu’il n’y a pas lieu de prétendre retrouver un Islam pur, un Islam d’origine, mais bien de tenter de retrouver l’arbre du Message originel du Coran rendu inaccessible par la forêt qu’il a lui-même en quelque sorte indirectement engendrée.

 

• Le Coran et l’Islam : le divorce herméneutique

Le Coran sous l’angle qui nous occupe est un message destiné à être compris par l’humanité, message nécessairement donc de dimension universelle et intemporelle.[5] Si Coran et Islam étaient directement et profondément liés, il serait attendu qu’ils revêtent les mêmes attributs. Or, si l’on prend en compte l’universalité et l’intemporalité du message coranique, l’on ne peut que constater qu’en la matière l’Islam diffère profondément puisqu’il est centré sur l’autolégitimation apologétique, l’exclusion, l’arabité, la culture de l’an mille. Notre Analyse littérale du Coran démontre sans peine que pour plusieurs dizaines de versets-clefs les interprétations soutenues par l’Islam divergent radicalement d’avec le Sens littéral coranique. Nous présenterons progressivement l’analyse littérale de ces versets sur ce site.

Conséquemment, les idées reçues les plus communément admises et transmises sont du point de vue coranique erronées : l’Islam n’est pas une religion révélée, il n’est pas non plus une religion enseignée à la lettre par le Prophète. De quel islam unique s’agirait-il ? Quel serait donc ce véritable islam qui de fait disqualifierait toutes les autres formes d’islam et les qualifierait d’hérésies ? L’Islam est et a toujours été pluriel, ce qui en soi signe à partir d’un élan initial, d’une signature coranique, son histoire humaine. Il n’y a donc pas à rechercher dans le Coran le vrai Islam, aussi, comprendre le Coran par lui-même doit-il seulement permettre de repérer les contradictions et les déviations que la construction de l’Islam a suscitées.

Il est donc logiquement prévisible que l’Islam soit régulièrement en désaccord avec le Coran. Cela n’a rien de choquant, le phénomène de dérivation religieuse provoqué par les successions d’interprétations constitutives des religions ne peut qu’aboutir à une situation divergente par rapport à l’origine. Pour mesurer la nature et l’intensité de la dérive herméneutique, et sans vouloir à charge dresser une liste exhaustive de ces oppositions, nous citerons à titre illustratif les principales lignes de fracture nous interpellant à priori entre Coran et Islam. Tout du moins, ces constats apostrophent-ils les générations de musulmans rationnels qui, parce qu’étant fermement attachés à leur foi en Dieu par l’intermédiaire du Coran, ne peuvent accepter que ce qui choque leur raison et blesse leur foi soit réellement imputable au Coran. Ainsi :

  • Quand le Coran est universel, l’Islam n’est-il pas identitaire ?
  • Quand le Coran est intemporel, l’Islam n’est-il pas temporel ?
  • Quand le Coran rappelle la liberté et le libre arbitre, l’Islam ne théorise-t-il pas le contraire ?
  • Quand le Coran plébiscite la rationalité, l’Islam ne soutient-il pas un système de croyances et de superstitions ?
  • Quand le Coran plaide pour la tolérance religieuse, l’Islam ne s’autoproclame-t-il pas seule vraie religion ?
  • Quand le Coran défend une théologie inclusive, l’Islam ne prétend-il pas à une théologie exclusive ?
  • Quand le Coran prône l’égalité des hommes et des femmes, l’Islam n’institutionnalise-t-il pas le patriarcat, le sexisme et la misogynie ?
  • Quand le Coran déconstruit totalement la mythologie biblique, l’Islam ne la réintroduit-il pas massivement par l’Exégèse ?
  • Quand le Coran se démarque de l’orthopraxie judaïque, l’Islam par le Droit islamique ne réintroduit-il pas quantité de pratiques juives antiques et archaïques ?
  • Quand le Coran défend le respect de la diversité et de l’altérité, l’Islam ne discrimine-t-il pas, réduction et uniformisation ?
  • Quand le Coran s’ouvre à l’avenir, l’Islam ne se referme-t-il pas sur le passé ?
  • Quand le Coran appelle à se révolter contre le pouvoir injuste, l’Islam ne prêche-t-il pas la soumission aveugle à l’autorité ?
  • Quand le Coran appelle à la paix, l’Islam n’incite-t-il pas à la guerre ?
  • Quand le Coran sépare la foi du politique, l’Islam ne se veut-il pas religion et État ?

 

Bien évidemment, ces observations littérales n’impliquent pas que tout l’Islam soit en désaccord avec le Coran et il demeure entre ces deux corpus de nombreuses convergences, ce sont au demeurant ces points communs qui constituent le socle sain de l’Islam. Par ailleurs, l’on pourrait nous objecter que les problématiques que nous venons de citer ne sont pas le fait de l’Islam et qu’il ne s’agirait là que de l’interprétation malsaine de certains musulmans. Mais l’Islam n’est rien d’autre que la somme des interprétations de chacun ! L’Islam serait donc tout à la fois innocent et coupable ! Cependant, les démarches visant à séparer le bon grain de l’ivraie en l’Islam, l’Islam du meilleur de l’Islam du pire, ne nous paraissent pas productives, quand bien même seraient-elles bien intentionnées. En réalité, les affirmations de chaque camp ont la même légitimité scripturaire, car ce ne sont que des interprétations. Une interprétation contre une autre est un combat sans vainqueur ni vaincu. Comment affirmer la bonne interprétation et dénoncer la mauvaise ? Ce n’est jamais là que le fruit de notre conscience individuelle, celle du bien et du mal, et l’entreprise de réforme de l’Islam ne repose que sur les intentions de chacun. En réalité, aucune interprétation de l’Islam n’a plus de valeur qu’une autre, ce n’est que la raison du plus fort qui l’emportera. Il est donc tout simplement improductif, voire contre-productif, de défendre l’Islam par l’Islam. L’Islam est ce qu’il est, avec toute sa complexité et toutes ses contradictions du fait même qu’il résulte de la réflexion humaine et de l’histoire, elles-mêmes nécessairement complexes et contradictoires. Nous déduisons de ce juste constat qu’il n’y a pas lieu d’opposer l’Islam à l’Islam, une interprétation contre une autre, mais de retourner au Coran, à son sens littéral ; ceci afin de pouvoir discerner dans l’Islam tel qu’il existe ce qui est acceptable de ce qui est critiquable ou doit être rejeté. Ce différentiel entre le Coran et l’Islam représente la dérive de l’Islam par rapport à l’origine, le Coran. Telle est donc la raison d’être de l’Analyse littérale du Coran, contourner les impasses herméneutiques et réformistes que nous venons d’évoquer et proposer un chemin d’accès au Sens littéral du Coran afin de pouvoir le prendre comme juge de l’Islam et guide du musulman. Parce que l’Analyse Littérale du Coran permet une lecture d’amont, c’est-à-dire antérieure à la formation de l’Islam et à sa grille de lecture du Coran, elle rend possible de manière dépassionnée l’identification à la Lumière du Coran des divergences et contradictions générées par l’Islam. Elle fournit ainsi des repères coraniques littéraux à partir desquels un musulman en recherche de vérité et d’équité, d’harmonie entre foi et raison, peut affiner et moduler son rapport à l’Islam, son Islamité. Quant au non-musulman, le sens littéral du Coran peut lui permettre une lecture dépassionnée et objective du Texte ainsi que l’établissement d’une distinction raisonnée entre les difficultés posées par l’Islam en tant que religion et le sincère attachement des musulmans au Coran en tant que message fondateur.

 

Conclusion

Du point de vue herméneutique, lorsque nous lisons le Coran nous percevons en réalité le propos de l’Islam se superposant de fait au message du Coran au point de le rendre parfois inaudible, indéchiffrable, inconnaissable. En déconstruisant les mécanismes herméneutiques à l’œuvre, nous montrons que le Coran et l’Islam sont deux entités distinctes. Le message du Coran et celui de l’Islam ne sont donc pas nécessairement identiques, et cette distinction, mise en évidence par le jeu des différences,  est la clef de voûte paradigmatique de notre recherche. Pour autant, cela ne signifie pas qu’il faille opposer systématiquement l’un à l’autre, voire de rejeter l’Islam au nom du Coran ou, pire, de délaisser le Coran en raison des problèmes et des incompatibilités actuelles générées par les affirmations de l’Islam. Il ne s’agit pas pour nous de consommer la rupture entre le Coran et l’Islam – et nous avons explicité la nature exacte de leurs liens réels comme supposés – mais bien d’établir la part exacte de ce qui relève de l’histoire de l’Islam en ce qu’elle comporte de continuité et de discontinuité, de divergences et de convergences par rapport au Coran, texte immuable. Et, quand bien même nos travaux signent le divorce herméneutique entre le Coran et l’Islam, notre seul objectif est de lire le Coran sans passer par la grille de lecture de l’Islam afin d’entendre le message coranique tel qu’en lui-même. Notre démarche se distingue donc clairement de celle des réformateurs ou penseurs de l’Islam qui tous proposent de nouvelles interprétations de l’ensemble d’interprétations qu’est déjà en soi l’Islam. De même, si être musulman oblige à la compréhension et au respect du Coran et de l’Islam, cela ne signifie pas que nous soyons dans l’obligation de défendre ce qu’il y a d’insoutenable dans certains énoncés de l’Islam qui, sans nul doute, sont déviés du message coranique originel. Aussi, notre propos n’est pas de réformer l’Islam mais la relation que nous établissons avec lui, au nom de notre foi en Dieu et par l’intermédiaire de Sa révélation, le Coran. Cette gestion de la différence entre Coran et Islam construit et instruit l’Islamité et vectorise en toute sérénité sa dynamique relationnelle. À cette fin, nous proposons une méthodologie de compréhension du texte coranique : l’Analyse littérale du Coran, destinée à comprendre le Message coranique indépendamment des interprétations que l’Islam a finalement imposées. La mise en évidence du Sens littéral rend possible d’entendre le Coran par lui-même et en lui-même et de ne plus être dans l’obligation par défaut de le lire avec les yeux de l’Islam.

Bien évidemment, notre recherche ne s’adresse pas à tous les musulmans, mais à ceux qui s’inscrivent en une démarche rationnelle interrogeant conjointement foi et raison – de plus en plus nombreux et plus encore à l’avenir –  et à qui l’Islam pose problème. Ceux qui cherchent dans leur foi en Dieu par l’intermédiaire de la Révélation coranique une solution. Tous ont l’intime conviction que le Coran est le réel message de Dieu mais que l’Islam, plus qu’il ne le traduit, le trahit. À ce questionnement, ils ne trouvent pas de réponses dans le système d’interprétations offert par l’Islam classique, contemporain ou réformiste. Ils interrogent le Coran, mais peuvent difficilement parvenir à le comprendre faute de pouvoir dépasser l’herméneutique islamique qui les construit et les instruit. L’Analyse littérale du Coran est une méthodologie rationnelle fournissant à qui le veut des outils et des preuves vérifiables quant aux résultats de sens avancés. Elle offre ainsi une autonomie de pensée et les moyens d’établir le sens littéral du Coran, boire à la source en amont du barrage herméneutique de l’Islam. C’est à tous ces assoiffés du Coran qu’en toute humilité je dédie mon travail.

Dr al Ajamî

 

[1] Nous nous sommes expliqué sur ce que par Le Coran nous entendions et selon quels points de vue l’Analyse littérale l’abordait, voir : Quel Coran ?

[2] Il convient de justifier ce que nous entendons par « Islam ». Si l’histoire de l’Islam et son observation à l’heure actuelle montrent que l’Islam est une réalité multiple et complexe, l’on pourrait donc se demander ce que nous entendons par Islam lorsque nous l’écrivons au singulier et avec une majuscule. Nous qualifions ainsi la perception générale et globale qu’ont les musulmans de leur religion et non pas le concept Islam, un islam idéalisé. Pragmatiquement, lorsque nous écrivons : « L’Islam dit » ou « en Islam », nous désignons ainsi l’idée commune des musulmans sur tel ou tel point, telle exégèse, telle compréhension. Nous ne tenons donc pas là compte de la diversité des avis qui ont été ou sont encore émis, car notre sujet n’est pas d’étudier qu’elle serait la meilleure interprétation de l’Islam à retenir, mais ce que le Coran a réellement, c’est-à-dire littéralement, dit à ce sujet. Par l’appellation « Islam » nous soulignons donc aussi la position dominante en ce qu’elle a de contraire au propos coranique. Bien évidemment, nous entendons aussi par Islam ce qu’il est en tant que religion, l’islam-religion, ses cinq piliers et ses dogmes et, plus précisément, ce qui en son discours et ses croyances relève de l’exégèse puisque, rappelons-le, notre propos n’est pas l’Islam mais le Coran. L’ensemble de ces observations  justifie que, contrairement aux usages, nous employions la majuscule à « Islam » non pas pour désigner une entité unique conceptuelle, mais bien une réalité concrète et plurielle.

[3] Cf. : 5 – Le Halal selon le Coran et en Islam. À titre d’exemple, voir et La ribâ, le prêt à intérêt et l’usure sont-ils “haram” selon le Coran et en Islam ?

[4] Cf. La pluralité religieuse selon le Coran et en Islam.

[5] Universalité et intemporalité sont directement prises en compte par l’Analyse littérale, voir : Les cinq postulats coraniques du Sens littéral.