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La législation coranique selon le Coran et en Islam

S42.V13 ; S42.V21

 

À la question relative à la Charia, nous avons montré par l’analyse littérale de S45.V18, seule occurrence coranique du terme sharî‘a, que le Coran n’est pas une Loi, mais une Voie. Trois autres versets ont cependant été mis en rapport par l’exégèse musulmane avec la notion islamique de législation coranique, nous allons donc présentement analyser les deux versets employant le verbe shara‘a. La troisième verset, S5.V48, est quant à lui fortement impliqué dans la compréhension  de la pluralité religieuse en tant qu’expression de l’unité de la Révélation, voir : La pluralité religieuse selon le Coran et en Islam.

 

• Que dit l’Islam

Il suffit de lire les commentaires classiques pour comprendre que le verbe shara‘a en ces deux versets, S42.V13 et S42.V21, a été interprété selon la logique ayant présidé à l’interprétation du mot-clef sharî’a en S45.V18.[1] Pour ce faire, nous nous reporterons à la traduction standard de ces deux versets tant elle est fidèle à la notion de Législation coranique telle que l’Islam le conçoit :

– « Il [Dieu] vous a légiféré/shara‘a en matière de religion/dîn, ce qu’Il avait enjoint à Noé, ce que Nous t’avons révélé, ainsi que ce nous avons enjoint à Abraham, à Moïse et à Jésus : « Établissez la religion/dîn ; et n’en faites pas un sujet de divisions. » Ce à quoi tu appelles les associateurs leur paraît énorme. Allah élit et rapproche de Lui qui Il veut et guide vers Lui celui qui se repent. », S42.V13.

–  « Ou bien auraient-ils des associés [à Allah] qui auraient établi/shara‘û pour eux des lois religieuses/min ad–dîn qu’Allah n’a jamais permises ? Or, si l’arrêt décisif n’avait pas été prononcé, il aurait été tranché entre eux. Les injustes auront certes un châtiment douloureux. », S42.V21.

Le point-clef est ici l’interprétation par l’Islam du verbe shara‘a comme signifiant légiférer. Nous avons signalé à l’article traitant de la Charia qu’un tel sens était étymologiquement impossible et qu’il n’était dû qu’à une volonté exégético-juridique postérieure au Coran. Nonobstant, si l’on comprend globalement cette interprétation, les musulmans suivraient uniquement les lois religieuses de Noé : « [Dieu] vous a légiféré/shara‘a en matière de religion/dîn, ce qu’Il avait enjoint à Noé », or elles sont seulement au nombre de sept.[2] Si l’on se fie au texte de ces traductions, leur écriture imprécise indique plutôt que les musulmans suivent la loi de Noé, plus celle de Muhammad, plus celle d’Abraham, de Moïse et Jésus : « ce que Nous t’avons révélé, ainsi que ce nous avons enjoint à Abraham, à Moïse et à Jésus »! Pour les deux versets pris en synergie, l’on doit comprendre que la Législation coranique est du seul ressort de Dieu : « Il vous a légiféré/shara‘a en matière de religion/dîn » et que ce sont les hommes qui inventent des « des lois religieuses/min ad–dîn qu’Allah n’a jamais permises ». En ce cas, tout ce qui a été ajouté comme législation en dehors du contenu strict de ce qui a été révélé à Muhammad, le Coran, à Moïse, la Thora, et à Jésus, l’Évangile, destine les rabbins, les ulémas et les canonistes chrétiens à « un châtiment douloureux » ! Mis à part cette condamnation insoupçonnée ou plutôt doctement ignorée par nos exégètes eux-mêmes, une telle lecture supposerait que toute la Législation de Dieu serait, soit contenue dans le Coran, mais nous savons de l’aveu même des conceptologues/’uṣuliyûn de la Charia que ce n’est pas le cas. Ou bien, selon la logique même de leur interprétation de ces deux versets, cela signifierait que nous devrions tout à la fois suivre la Bible et le Coran alors même que ces mêmes conceptologues soutiennent que la Bible a été altérée !

Dédaignant ses propres contradictions, l’Islam affirme pourtant que Dieu a toujours légiféré la même Loi quelles que soient les révélations et que S42.V13 soutiendrait que l’Islam serait la seule religion possédant la Législation divine intégrale et non altérée. Puisqu’il s’agit de révélations faites à des prophètes, la législation divine ne peut être contenue que dans lesdites révélations, en conséquence de quoi ladite Loi serait la  Législation coranique. Or, nous l’avons montré, la Charia n’est pas descendue du ciel, mais est montée du sein des hommes, cf. La Charia selon le Coran et en Islam. De plus, et surtout, chacun sait  que le contenu prétendument coranique de la Charia en tant que législation coranique ne représente qu’une infime partie de ce que le Droit islamique a lui-même légiféré. Pour rappel, il y a unanimité chez les canonistes sunnites quant à postuler que les sources de la Charia, c’est-à-dire en réalité du Droit islamique/fiqh, sont au nombre de quatre : le Coran/al–qur’ân, la Sunna/as–sunna, le Consensus/al–ijmâ‘a et le raisonnement analogique/al–qiyâs, mais avec des priorités et des définitions différant selon les Écoles.

 

• Que dit le Coran

On l’aura noté, il y a de fortes contradictions entre l’interprétation pourtant fortement orientée de nos deux versets-clefs et la réalité des méthodes d’élaboration de la Législation prétendument coranique et donc de son contenu. Il convient donc d’analyser ces deux versets afin d’en déterminer le Sens littéral puisque visiblement l’interprétation classique proposée ne fournit pas de compréhension réellement cohérente. Selon la chronologie traditionnelle, S42.V13 est un verset mecquois. En voici une première présentation littérale ne traduisant pas les mots-clefs : « Il [Dieu] shara‘a en matière de dîn ce qu’Il avait enjoint à Noé, et ce que Nous t’avons révélé, tout comme ce que Nous enjoignîmes à Abraham, Moïse et Jésus : Que vous vous teniez droits en ad–dîn et que vous ne vous divisiez point à son sujet. Combien est énorme aux polythéistes ce à quoi tu les appelles ! Dieu choisit qui veut et guide vers Lui qui consent. »[3]

– Concernant l’Analyse lexicale, nous notons dans l’ordre du texte la première occurrence de la racine verbale shara‘a, le Coran n’en comportant que deux.[4] Étymologiquement, le verbe shara‘a tel qu’employé dans le Coran ne peut que signifier tracer une voie et le nom verbal sharî‘a qui en dérive signifie voie. Nous renvoyons à l’article La Charia selon le Coran et en Islam pour le détail de cette analyse. Contre ces données lexicales sûres, nombre de traducteurs, suivant en cela l’interprétation et les commentaires classiques, ont rendu à tort la locution shara‘a min ad–dîn par édicter la loi ou la religion et la traduction standard par un explicite « légiféré en matière de religion». Quoi qu’il en soit, en fonction du sens réel du verbe shara’a nous traduirons la locution shara‘a min ad–dîn par : tracer/shara‘a en matière de/min dîn.

Par ailleurs, pour comprendre le sens du terme dîn en cette expression, il faut dans un premier temps revenir à sa polysémie et aux diverses significations qu’il prend dans le Coran, voir l’article Le terme dîn selon le Coran et en Islam. Pour mémoire, au moment coranique, le terme dîn possédait 43 sens et notre recherche a mis en évidence 15 significations différentes de ce mot-clef dans le Coran : Foi ; foi ; voie ; Voie ; Rétribution ; rétribution ; croyance ; culte ; rituel ; tradition ; coutume ; obéissance ; sentence ; jugement ; usage. Nous sommes bien loin de l’équation simple dîn = religion. La signification du terme dîn dans le Coran dépendra donc essentiellement de son contexte d’insertion.

– Aussi, concernant l’Analyse contextuelle, et malgré le choix actuel d’un titre peu adapté,[5] cette sourate est entièrement de propos théologique. La construction des 53 versets qui la composent est entrelacée et mêle de nombreux passages aphoristiques (vs4-5 ; v17 ; vs11-12 ; vs25-36 ; vs49-50) à des rappels d’ordre théologique (vs8-10 ; vs13-24 ; vs37-48), double séquence entrecoupée de métatextes relatifs au phénomène de la Révélation (v3 ; v7 ; vs51-53). À cette triple thématique correspondent du point de vue dialectique trois types d’interlocuteurs : l’humanité, Muhammad et ceux qui alors le suivaient, et les polythéistes qui s’y refusaient. Notre v13 présente la particularité de s’adresser selon le même principe à ces trois catégories d’allocutaires, dans l’ordre : 1– « Dieu vous a tracé en matière de dîn ce qu’Il avait enjoint à Noé… tout comme ce que Nous enjoignîmes à Abraham, Moïse et Jésus… Que vous vous teniez droits en ad–dîn et que vous ne vous divisiez point à son sujet. Dieu choisit qui veut et guide vers Lui qui consent » ; 2– « et ce que Nous t’avons révélé » ; 3– « Combien est énorme aux polythéistes ce à quoi tu les appelles ! » Les deux occurrences de ad-dîn en ce verset ont donc une portée générale, universaliste, et relèvent d’un long paragraphe théologique, v13-24, et leur signification est complétée par les vs14-15. Le v14 explicite la notion de division religieuse : « ils ne se sont divisés [c’est-à-dire les hommes] qu’après avoir reçu la Connaissance », c’est-à-dire une révélation comme l’indiquent les v3, v7 et vs52-53. La division est ainsi le fait de l’homme, autrement dit elle ne relève pas de Dieu et donc pas de la Révélation. En d’autres termes, les diverses religions et les querelles qui opposent les partisans des unes et des autres n’ont pas d’origine révélée ou divine, notion fondamentale qui est renforcée par cette affirmation tautologique du v8 : « car si Dieu l’avait voulu, Il aurait fait d’eux une seule communauté… » tout comme par le v14 : « …et ceux qui ont hérité [6] le Livre après eux sont à son sujet en un profond doute ». Le v15 exprime la position coranique quant à la signification de notre v13 et l’existence en conséquence de cette diversité religieuse : « C’est donc pourquoi tu dois appeler.  Et tiens-toi droit comme il t’a été ordonné, ne suis pas leurs passions et dis : Je crois en ce que Dieu a révélé quant à ce qui est écrit,[7] et il m’a été ordonné d’être juste envers vous ; Dieu est mon Seigneur et le vôtre, à nous [le résultat dans l’Au-delà] de nos œuvres et à vous le vôtre. Il n’y a pas point de litige entre nous et vous, Dieu nous réunit tous [8] ; et c’est à Lui que s’opère le retour. »[9] Le contexte d’insertion du v13 peut donc être requalifié de théologico-religieux. En ces conditions, dîn pris pour religion ne ferait pas sens, car la religion de Noé n’a sans doute jamais existé, celle de Moïse non plus puisque le judaïsme est issu d’une évolution millénaire, de même pour Jésus et le christianisme et pour Muhammad et l’Islam.  Quoi qu’il en soit, ces religions diffèrent et divergent et l’on ne voit guère comment le Coran pourrait appeler à l’une d’entre elles en prétendant d’une part « que vous ne vous divisiez point à son sujet », v13, et d’autre part : « il n’y a pas point de litige entre nous et vous ». Il en serait de même si nous prenions en compte le point de vue ici de l’Islam pour qui chaque prophète a apporté directement une législation spécifique à sa propre communauté. Aussi, contextuellement, le concept de voie/dîn convient-il parfaitement puisqu’il peut être commun aux religions monothéistes et par elles partageable. De même, au-delà de toute religion, il concerne potentiellement l’humanité. Notre v13 rappelle donc que cette voie/dîn est celle des grands prophètes du monothéisme : Noé, Moïse, Jésus, et que le Coran ne défend rien d’autre qu’une position universaliste qu’il juge à même de permettre le dépassement des clivages religieux : « que vous vous teniez droits en la voie/ad–dîn et que vous ne vous divisiez point à son sujet. » Cette posture coranique ne relève pas de l’œcuménisme, mais d’une vision holistique de la foi monothéiste comme il ressort du v15 : « Dieu est mon Seigneur et le vôtre, à nous [le résultat dans l’Au-delà] de nos œuvres et à vous le vôtre. Il n’y a pas point de litige entre nous et vous, Dieu nous réunit tous… ». Autrement dit, seule l’acceptation de l’universalité de la foi monothéiste est à même de permettre un dépassement des clivages et conflits religieux. Nous trouvons confirmation du lien entre voie et foi en la conclusion de cette même sourate : « Et c’est pour cela que Nous t’avons envoyé un Esprit de Notre part [Gabriel en tant que médiateur de la transmission du Coran] Tu ne savais rien de ce qu’est le Livre et la foi/al–îmân […] et tu guides vers une voie de rectitude/ṣirâṭin mustaqim, la voie/ṣirâṭ de Dieu… »[10]

– Notre verset sera donc compris comme suit : « Dieu vous a tracé/shara‘a en matière de voie/dîn ce qu’Il avait enjoint à Noé, et ce que Nous t’avons révélé, tout comme ce que Nous enjoignîmes à Abraham, Moïse et Jésus : Que vous vous teniez droits en la Voie/ad–dîn et que vous ne vous divisiez point à son sujet. Combien est énorme aux polythéistes ce à quoi tu les appelles ! Dieu choisit qui veut et guide vers Lui qui consent. », S42.V13. Nous ferons observer que nous avons nanti d’une majuscule la deuxième occurrence du mot-clef ad–dîn/Voie. En effet, conformément à la logique théologique du propos coranique mise en évidence, si la première occurrence est spécifique et concerne les adeptes de Muhammad, la seconde, nantie du reste de l’article, est clairement de portée générale et confère à ad–dîn/la Voie une valeur universelle.

Notons que notre traduction diffère aussi quant au segment final : « Dieu choisit qui veut et guide vers Lui qui consent  ». Nous montrons dans l’article intitulé Destin et Libre arbitre que dans les segments de type « Dieu guide qui Il veut/man yashâ’ », la construction man yashâ’ peut s’entendre différemment et signifier Dieu guide qui veut, sous-entendu : celui qui veut être guidé. Présentement, en « Dieu yahdî/guide ilayhi/vers Lui man yunîb » le recours au verbe anâba/yunîb lève l’ambiguïté sémantique possible, car cette forme IV signifie consentir, venir à l’obéissance et, de là : revenir à, venir à résipiscence. Le mouvement initial repose donc sur un positionnement de l’homme envers Dieu auquel Dieu s’impose de répondre et non pas sur l’aléa d’un arbitraire divin. Du reste, quel que soit le sens de l’appel lancé en ce verset, l’on ne voit pas rationnellement comment il pourrait être affirmé qu’au final le choix pour l’homme n’existerait pas et que le résultat ne dépendrait que du bon vouloir de Dieu.

– Enfin, nous pouvons à présent examiner rapidement la deuxième occurrence coranique du verbe shara‘a, S42.V21. Ce verset appartient au même paragraphe coranique que S42.V13 et s’inscrit exactement dans le même contexte, plus exactement il en exprime l’antinomie, en voici donc la traduction : « Auraient-ils [les polythéistes] des co-divinités/shurakâ’u qui leur auraient tracé/shara‘û en matière de voie/dîn ce que Dieu n’autorise pas ! N’eût été la Sentence,[11] il aurait été jugé entre eux…et, certes, aux injustes un châtiment terrible. »[12] La comparaison avec S42.V13 en éclaire le propos : seul Dieu est en mesure de tracer une Voie /dîn véritable et véridique en matière de foi, car l’existence de toute autre divinité est une impossibilité ontologique. Conséquemment, toute allégation à une autre vérité de foi est nulle et non avenue, les polythéistes ne peuvent imputer à leurs déités chimériques ce à quoi ils croient, leurs croyances sont bel et bien de leur fait.

 

Conclusion

L’Analyse littérale des versets coraniques où Dieu est le sujet du verbe shara‘a a clairement démontré qu’en aucun cas cela signifiait que Dieu légiférait dans le Coran. Si l’on ajoute à cela le fait que l’unique emploi du terme sharî‘a dans le Coran[13] signifie formellement Voie et non pas Loi, alors nous  en déduisons de manière certaine que la notion de législation coranique est une fiction exégético-juridique forgée par les premiers clercs musulmans pour les besoins politico-religieux de la construction califale de l’Islam.

Dr al Ajamî

 

[1] Voir : La Charia selon le Coran et en Islam.

[2] Pour mémoire, ces sept lois dites noahides sont :   accomplir la justice, couvrir la nudité, bénir le Créateur, honorer père et mère, aimer son prochain, se garder de la fornication, de l’impureté et de toute violence.

[3] S42.V13 :

 « شَرَعَ لَكُمْ مِنَ الدِّينِ مَا وَصَّى بِهِ نُوحًا وَالَّذِي أَوْحَيْنَا إِلَيْكَ وَمَا وَصَّيْنَا بِهِ إِبْرَاهِيمَ وَمُوسَى وَعِيسَى أَنْ أَقِيمُوا الدِّينَ وَلَا تَتَفَرَّقُوا فِيهِ كَبُرَ عَلَى الْمُشْرِكِينَ مَا تَدْعُوهُمْ إِلَيْهِ اللَّهُ يَجْتَبِي إِلَيْهِ مَنْ يَشَاءُ وَيَهْدِي إِلَيْهِ مَنْ يُنِيبُ »

[4] La deuxième occurrence se trouve au v21 de cette même sourate S42 : La Consultation ; nous l’analyserons par la suite.

[5] En effet, cette sourate 42 est actuellement nommée d’après un mot du verset 38 : ash–shûrâ traduit par la consultation. Anciennement, elle était nommée d’après les lettres isolées composant le premier verset : , Mîm, ‘Aîn, Sîn, Qâf. Malgré son titre donc, cette sourate n’est en rien sociologique ou politique, mais pleinement théologique. 

[6] L’emploi du verbe waratha/hériter au lieu du classique reçu/ûtû indique qu’il s’agit des générations qui selon ce paradigme coranique sont en prise avec l’évolution de leur texte sacré et des concepts théologiques et cultuels issus de la construction des premiers foyers religieux nés de la prime révélation du prophète transmetteur qu’elles ont suivi.

[7]  Cela ne signifie pas que Dieu ait révélé un ou des écrits, mais en fonction du propos même de ce verset, car l’expression mâ anzala–llâhu min kitâbin signifie que les livres dits sacrés ne sont que le résultat de ce qui a été écrit conséquemment à une révélation.

[8] La locution allâhu yajma‘u bayna-nâ est souvent traduite par Dieu nous réunira tous. Mais le verbe jama‘a dirigé par bayna peut aussi se comprendre par faire l’accord entre, ce qui contextuellement nous semble préférable.

[9] S42.V15 :

« فَلِذَلِكَ فَادْعُ وَاسْتَقِمْ كَمَا أُمِرْتَ وَلَا تَتَّبِعْ أَهْوَاءَهُمْ وَقُلْ آَمَنْتُ بِمَا أَنْزَلَ اللَّهُ مِنْ كِتَابٍ وَأُمِرْتُ لِأَعْدِلَ بَيْنَكُمُ اللَّهُ رَبُّنَا وَرَبُّكُمْ لَنَا أَعْمَالُنَا وَلَكُمْ أَعْمَالُكُمْ لَا حُجَّةَ بَيْنَنَا وَبَيْنَكُمُ اللَّهُ يَجْمَعُ بَيْنَنَا وَإِلَيْهِ الْمَصِيرُ »

[10] S42.V52-53 :

 وَكَذَلِكَ أَوْحَيْنَا إِلَيْكَ رُوحًا مِنْ أَمْرِنَا مَا كُنْتَ تَدْرِي مَا الْكِتَابُ وَلَا الْإِيمَانُ وَلَكِنْ جَعَلْنَاهُ نُورًا نَهْدِي بِهِ مَنْ نَشَاءُ مِنْ عِبَادِنَا وَإِنَّكَ لَتَهْدِي إِلَى صِرَاطٍ مُسْتَقِيمٍ (52) صِرَاطِ اللَّهِ الَّذِي لَهُ مَا فِي السَّمَاوَاتِ وَمَا فِي الْأَرْضِ أَلَا إِلَى اللَّهِ تَصِيرُ الْأُمُورُ

[11] « la Sentence », avec une majuscule, nous paraît pouvoir rendre l’annexion kalimatu al–faṣli, litt. : la parole décisive ou décisionnelle qui manifestement réfère au Jour du Jugement, sentence signifiant jugement mais aussi parole/kalima.

[12] S42.V21 : « أَمْ لَهُمْ شُرَكَاءُ شَرَعُوا لَهُمْ مِنَ الدِّينِ مَا لَمْ يَأْذَنْ بِهِ اللَّهُ وَلَوْلَا كَلِمَةُ الْفَصْلِ لَقُضِيَ بَيْنَهُمْ وَإِنَّ الظَّالِمِينَ لَهُمْ عَذَابٌ أَلِيمٌ »

[13] Voir : La Charia selon le Coran et en Islam.